top of page

Le "bon stress" : une fausse bonne idée ?

Photo du rédacteur: Carole DuboisCarole Dubois

Dans l’univers du travail, l’idée que le stress peut être bénéfique est encore largement répandue. Qui n’a jamais entendu ces phrases ?

➡️ "Un peu de stress, ça booste la performance !"

➡️ "Sous pression, on donne le meilleur de soi-même !"


Cette croyance, bien ancrée dans les pratiques managériales, sert pourtant bien souvent à justifier des environnements de travail inadaptés et des pratiques managériales qui nuisent à la santé des collaborateurs. Les psychologues le rappelent pourtant avec force : il n’existe pas de bon ou de mauvais stress d’un point de vue scientifique.


Le stress : un mécanisme d’adaptation avant tout


Le stress est avant tout une réponse physiologique de l’organisme face à un changement ou une menace. Il mobilise nos ressources pour faire face à une situation perçue comme un défi ou un danger.


Ce processus suit trois grandes phases :

1️⃣ Phase d’alarme : Le corps réagit immédiatement à un événement stressant. Il libère des hormones comme l’adrénaline et le cortisol, augmentant le rythme cardiaque et la vigilance. C’est une réaction de survie.

2️⃣ Phase de résistance : Si le stress persiste, l’organisme tente de s’adapter. Le corps continue de produire du cortisol pour maintenir un niveau de performance élevé. Sur le court terme, cela peut être efficace. Sur le long terme, cela épuise les ressources physiologiques et psychiques.

3️⃣ Phase d’épuisement : Quand l’exposition au stress dure trop longtemps, le corps ne parvient plus à compenser. C’est à ce stade que peuvent apparaître des troubles physiques et psychologiques (fatigue chronique, anxiété, burn-out…).


Stress aigu vs stress chronique : des effets bien distincts


Plutôt que d’opposer "bon" et "mauvais" stress, il est plus pertinent de distinguer le stress aigu et le stress chronique.


Le stress aigu est une réaction ponctuelle et naturelle face à un défi : prise de parole en public, entretien important, deadline serrée… L’organisme mobilise ses ressources pour y faire face, puis retrouve son équilibre une fois la situation terminée.


Le stress chronique, en revanche, s’installe dans la durée : charge de travail excessive, pression constante, manque de reconnaissance… Il dépasse les capacités d’adaptation du corps et a toujours un effet délétère sur la santé, entraînant fatigue, troubles du sommeil, anxiété et, à terme, épuisement professionnel.


Pourquoi l’idée du "bon stress" est problématique

En entreprise, considérer que le stress est bénéfique revient souvent à normaliser des conditions de travail stressantes. Ce discours masque les véritables enjeux :

🔹 Un management inadapté : pression permanente, exigences irréalistes, manque de soutien.

🔹 Une méconnaissance des effets du stress chronique, qui nuit à la performance et à l’engagement des collaborateurs.

🔹 Un frein à l’amélioration des conditions de travail, car si le stress est perçu comme un levier de performance, pourquoi chercher à le réduire ?


Construire des environnements propices à la performance durable


L’objectif d’une entreprise ne devrait pas être de "tester les limites" de ses salariés, mais de créer un cadre qui favorise l’engagement, la créativité et l’efficacité sur le long terme. Cela passe par :

✔️ Une charge de travail réaliste et équilibrée

✔️ Un management bienveillant et soutenant

✔️ Une culture qui valorise la prévention du stress et le bien-être au travail


Et vous, que pensez-vous de cette idée du "bon stress" ?

Avez-vous déjà ressenti cette pression sous couvert de motivation ? Votre organisation prend-elle en compte les effets du stress sur la santé et la performance ?


N’hésitez pas à partager votre expérience en commentaire !

Comments


bottom of page