top of page

Le vrai danger, ce n’est pas l’incertitude, mais l’illusion des certitudes

Photo du rédacteur: Carole DuboisCarole Dubois

« Ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou. »

Friedrich Nietzsche


Chaque matin, la radio nous assomme d'annonces anxiogènes. Crises économiques, conflits, bouleversements climatiques… Dans ce monde incertain, je vois des dirigeants et des organisations se figer. Submergés par la complexité et l’urgence, beaucoup cherchent désespérément des certitudes. D’autres préfèrent l’immobilisme : plans stratégiques figés, process plus rigides, décisions reportées par peur de se tromper.


Cette quête de sécurité est compréhensible — elle est même bien documentée par les neurosciences. Face à l’incertitude, notre cerveau cherche naturellement à reprendre le contrôle. Pourtant, cette réaction instinctive peut s’avérer dangereuse. Se figer dans l’illusion du contrôle, s’enfermer dans une logique d’hier, c’est risquer de passer à côté de l’essentiel : le mouvement.



Le doute : une force sous-estimée


Le doute est souvent perçu comme une faiblesse. Pourtant, il est l’un des moteurs les plus puissants de l’évolution. Douter, c’est rester en éveil face aux signaux faibles, refuser les vérités trop confortables et garder l’esprit ouvert.


Dans les organisations, le doute permet de questionner les pratiques établies, d’explorer des alternatives et d’ajuster le cap avec lucidité. C’est accepter l’imperfection du présent pour mieux façonner l’avenir. À l’inverse, les certitudes figent les débats et ferment la porte à l’innovation.


L'incertitude n'est pas l'ennemie. Elle force à réévaluer en permanence nos choix et à affiner notre vision. Ce qui devient périlleux, c'est de prétendre y échapper en multipliant les couches de contrôle et les processus figés.


Mobiliser l’intelligence collective du corps social


Accepter l’incertitude, c’est aussi faire confiance à l’intelligence collective. C’est mobiliser les équipes autour d’une vision souple mais inspirante, où chacun peut apporter sa lecture et ses idées.


Les organisations capables de tirer parti de cette intelligence collective sont celles qui privilégient la transparence, l’échange et la confrontation constructive. Elles cultivent une culture du feedback et de l’apprentissage continu.


C’est, en somme, miser sur l’agilité et la créativité plutôt que sur des certitudes dépassées. Le rôle des dirigeants et des managers est alors d’animer ce corps social, de rendre le cap clair mais flexible et de créer les conditions pour que chaque collaborateur puisse contribuer au mouvement.


Le cap se construit en avançant


La clé réside dans notre capacité à avancer sans certitudes absolues, mais avec une curiosité insatiable. Ne pas savoir exactement où l’on va n’est pas un problème — le vrai danger, c’est de rester figé par peur de l’inconnu.


Le cap se construit en marchant, en prenant le risque de l’erreur et en ajustant la trajectoire au fil de l’eau. Le doute, loin d’être un frein, est alors le garant d’une progression lucide et réfléchie.


Transformer l’incertitude en opportunité


La vraie question n'est pas tant de savoir comment éviter l'incertitude, mais plutôt comment l'exploiter pour progresser. Alors, dirigeants, DRH, managers… Comment transformez-vous l’incertitude en opportunité ?


Comments


bottom of page